Les dirigeants d’entreprises ont souvent certaines réticences à investir dans l’amélioration de leur gestion d’énergie, de sorte que l’efficacité énergétique est souvent mise de côté, particulièrement lors des périodes de forte productivité ou, inversement, lorsque celle-ci est en baisse. Leurs réticences, voire leur indifférence, sont souvent dues à un manque d’information et au fait qu’ils associent l’efficacité énergétique à « beaucoup d’efforts » pour « peu de résultats ».
Les impacts d’un bâtiment durable sur la productivité des employés sont bien souvent méconnus. Le gain en productivité provient principalement du confort résultant des solutions d’efficacité énergétique liées à l’éclairage, la température, l’acoustique, la qualité de l’air intérieur, l’espace et l’humidité. Cet article s’appuie sur la revue de littérature Green Buildings and Productivity, et sur une présentation sur les bénéfices du bâtiment durable au Québec de Vertima pour présenter l’influence positive d’un bâtiment écoénergétique sur la productivité des employés qui l’occupent.
Éclairage
Des études ont démontré qu’un éclairage de haute qualité ainsi que la lumière naturelle améliorent la productivité des employés jusqu’à 23%[1], en plus d’avoir un impact positif sur la santé. Un éclairage de haute qualité est défini comme ayant un flux lumineux élevé et un indice de rendus de couleur près de 100. Ces gains se manifestent par l’amélioration de la compréhension de lecture, le traitement plus rapide des informations et une réduction de l’absentéisme.
Température
Une méta-analyse d’études du lien entre la température et la productivité a démontré que la performance d’un employé de bureau est maximale lorsque la température se situe entre 21°C et 22°C[2]. Il est donc important d’implémenter des mesures qui permettent de stabiliser la température dans cet intervalle.
Acoustique
Le bruit perturbe la concentration des individus. Un meilleur contrôle du son grâce à l’amélioration de l’isolation des murs et du vitrage bloque les sons extérieurs tout en améliorant les performances énergétiques du bâtiment. Travailler dans un environnement silencieux améliore la productivité de 1.8% à 19.8% par employé[3].
Qualité de l’air intérieur
Un article de Carnegie Mellon identifie 15 études associant la ventilation à la productivité d’un individu. Avec de bonnes conditions, elle peut être augmentée de 0.6% à 7.4%[4]. Améliorer la ventilation (via l’économiseur ou le système de récupération de chaleur), la circulation de l’air et la filtration réduit la pollution intérieure et les congés de maladie, et améliore la saisie.
Un bonus social
Considérer les gains en productivité de chaque occupant d’un bâtiment résulte en des gains financiers considérables, soit l’équivalent de 39 heures de plus par personne annuellement[5]. Les impacts ne se limitent pas à la productivité; travailler dans un bâtiment à haute performance énergétique réduit le taux de roulement du personnel, améliore le moral des employés, contribution à l’attractivité du milieu de travail et facilite le recrutement.
La participation des locataires et des propriétaires de bâtiments au Défi énergie en immobilier (DÉI) de BOMA Québec est donc un engagement gagnant pour tous. C’est aussi un excellent moyen d’améliorer la performance des organisations du Québec, tout en réduisant l’impact environnemental des bâtiments d’où elles opèrent.
Consultez les autres articles de la série collaboration :
- La collaboration propriétaire locataire, un des piliers du Défi énergie en immobilier (DÉI).
- Surmonter les barrières à la collaboration.
- Un bâtiment durable pour une meilleure productivité des occupants.
- Boîte à outils de mesures d’efficacité énergétique
- Études de cas des champions de la collaboration et de la gestion d’énergie.