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Série innovation – Les thermopompes à CO2 (Groupe Master)

17 mai 2023

Le 26 janvier dernier a eu lieu la 1re édition de ce qui est appelé à devenir un incontournable rendez-vous annuel pour les acteurs de la transition énergétique des immeubles du Québec. Cette initiative vise à rapprocher les gestionnaires immobiliers engagés à réduire drastiquement leurs émissions de GES avec différents spécialistes pouvant les appuyer dans ce processus. Cinq entreprises furent sélectionnées pour présentation de leurs innovations dans le cadre de l’événement. Aujourd’hui, nous vous invitons à découvrir Groupe Master dans une courte entrevue avec Kevin Guay, directeur technique chez Groupe Master et Mario Poirier, directeur du programme.

Mario Poirier : Vous êtes un distributeur de produits. Parlez-moi brièvement de Groupe Master

Kevin Guay : Groupe Master est l’un des plus grands distributeurs de produits et systèmes de chauffage, climatisation, ventilation et réfrigération de l’est du Canada. L’entreprise est 100% québécoise et établie depuis plus de 75 ans. Nous sommes spécialisés dans les secteurs résidentiel, commercial et industriel.

M.P. : Parlez-moi un peu de la technologie présentée dans le cadre de la conférence

K.G. : Il s’agit de la thermopompe à CO2, une technologie en pleine ascension, car nettement moins dommageable pour l’environnement. Les thermopompes ont depuis longtemps la cote pour leur efficacité énergétique, mais elles sont emplies de gaz fluorés, de puissants GES dont l’impact est vraiment pire que le COet elles sont limitées pour certaines applications. Les nouvelles thermopompes à CO2 viennent pallier ce défaut.

Les deux applications les plus répandues actuellement sont pour l’eau chaude domestique et les systèmes de réfrigération dans le secteur de l’alimentation. Ces thermopompes permettent de récupérer l’énergie à très haute température par opposition à une thermopompe conventionnelle. Quand on travaille avec le CO2, on travaille avec des pressions très élevées de fonctionnement, ce qui nous permet d’aller chercher des plages de température plus vastes, ce que les systèmes conventionnels ont plus de difficulté à atteindre avec une efficacité aussi grande.

Les systèmes au CO2 sont de plus en plus utilisés dans le secteur de l’alimentation et les supermarchés qui doivent générer de la très basse température pour les réfrigérateurs, par exemple. La plupart des grandes chaînes s’en vont au CO2 parce que c’est le réfrigérant le moins nocif pour la couche d’ozone. C’est une approche très intéressante pour les entreprises immobilières à condition de pouvoir les utiliser dans des applications permettant de tirer profit de cette technologie.

M.P. : Donc ce n’est pas optimal pour le chauffage de tous les types d’immeubles?

K.G.: En effet. Ça fonctionnerait pour un chauffage avec un différentiel de 20 degrés, cependant le coefficient de performance sera de 1 – 1,5, au lieu de 3, 4 ou 5, donc ça ne serait pas optimal. Le coût d’investissement est important, donc au niveau de la rentabilité, si on ne va pas chercher un coefficient de 3, 4 ou 5, ce n’est pas rentable.

M.P. : Alors on parle d’un créneau d’application quand même spécialisé…

K.G. : Oui, quand on vise des performances qu’on n’est pas capable d’aller chercher avec de l’équipement conventionnel. Par exemple des températures très froides (réfrigération) ou l’eau chaude domestique à haute température, pour un immeuble multilogement, par exemple. Seul petit bémol à ce niveau; la plage d’opération optimale de la thermopompe CO2 va jusqu’à des températures extérieures de -20 degrés Celsius. À partir de cette température, un dispositif additionnel est nécessaire pour maximiser l’efficacité de la thermopompe. Mais cela s’intègre très bien.

M.P. : Est-ce que ce type d’équipement est accessible rapidement?

K.G. : Oui, nos équipements de ce type sont actuellement disponibles. Il faut savoir que les projets optimaux pour ces applications sont analysés et planifiés globalement afin de déterminer les meilleures composantes possibles selon le contexte afin de vraiment maximiser le gain d’efficacité et l’investissement. Le temps d’implantation du projet varie donc en fonction des besoins, des enjeux et de la complexité des systèmes requis.

M.P. : La rentabilité en chiffre?

K.G. : Chaque projet est différent alors c’est un peu difficile de répondre à cette question. C’est un produit encore récent sur le marché et on évalue encore les aides financières disponibles pour aider à accélérer le retour sur investissement. Le ROI est évalué à 6-7 ans actuellement, dépendamment des applications et de l’aide financière disponible. Considérant les cibles de décarbonation, l’aide ira en augmentant.

La mise en marché de ces systèmes est toute récente, mais leur application ira en augmentant puisque c’est vraiment l’avenir. Les thermopompes au CO2 sont en pleine évolution et entrent dans les options les plus écoperformantes actuellement disponibles sur le marché pour des opérations à basse ou haute température.

Pour en savoir plus sur Groupe Master, visitez-les au www.master.ca

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