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Série innovation – la géothermie, avec la technologie des puits à colonnes permanentes (Marmott Énergies)

20 juin 2023


Le 26 janvier 2023 a eu lieu la 1re édition de ce qui est appelé à devenir un incontournable rendez-vous annuel pour les acteurs de la transition énergétique des immeubles du Québec. Cette initiative vise à rapprocher les gestionnaires immobiliers engagés à réduire drastiquement leurs émissions de GES avec différents spécialistes pouvant les appuyer dans ce processus. Cinq entreprises furent sélectionnées pour présentation de leurs innovations dans le cadre de l’événement.

Aujourd’hui, nous vous invitons à découvrir Marmott Énergies dans une courte entrevue avec Nathalie H. Tremblay, présidente fondatrice, et Mario Poirier, directeur du programme.

Mario Poirier : D’abord, parlez-moi un peu de l’entreprise.

Nathalie H. Tremblay : J’ai fondé Marmott Énergies en 2010 pour le secteur résidentiel et l’entreprise est en pleine croissance depuis. Nous avons débuté notre incursion dans le secteur commercial en 2017 auprès d’immeubles qui utilisent la technologie des colonnes permanentes. Nous détenons une licence d’entrepreneur général, spécialisé en plomberie et réfrigération. Notre équipe pluridisciplinaire regroupe des experts en géologie, mécanique du bâtiment et efficacité énergétique.

Nous proposons une approche 100% clé en main, de la conception à l’installation, incluant le service-conseil et le soutien à l’identification des différentes sources de financement et de subventions disponibles selon les projets. On procède à une évaluation complète qui permet d’avoir un portrait complet en amont, au cas par cas. On est vraiment dans un univers de sur mesure (design build) et comme nous sommes entrepreneurs généraux, nous connaissons et maitrisons bien la chaîne des coûts.

M.P. : Parlez-moi des thermopompes géothermiques

N.T. : C’est une thermopompe installée à l’intérieur des bâtiments. Il peut y en avoir une ou plusieurs dans les faits, car cela varie en fonction de la stratégie, centralisée ou non, selon le type et la vocation de l’immeuble. Au lieu d’être reliée à un échangeur à l’air installé sur le toit, la thermopompe est reliée à un échangeur géothermique dans le sol sous la forme d’un puit à colonnes foré dans le roc. Ça revient à chauffer le bâtiment comme s’il faisait toujours entre 5 et 12 degrés dehors.

M.P. : Et qui dit thermopompe, dit chauffage et climatisation

N.T. : Oui effectivement, et même préchauffage de l’eau, ce qui peut être très intéressant dans les secteurs du commercial, de l’industriel et du multirésidentiel qui utilisent beaucoup d’eau chaude dans leurs activités.

M.P. : Pouvez-vous m’en dire plus sur la complexité et les coûts d’un tel projet?

N.T. : C’est sûr que c’est perçu comme étant de gros travaux impliquant de la grosse machinerie lourde pour le forage, etc. Mais si on calcule le coût d’un puit géothermique versus le nombre de kilowatts/heure économisé par année sur une vie utile de 50 ans par exemple, c’est vraiment très avantageux. L’investissement de départ demande du capital, mais il existe plusieurs subventions qui soutiennent les entreprises, notamment du côté gouvernemental où l’on connait les avantages et où on encourage beaucoup la géothermie pour les grands bâtiments. Il existe aussi des services financiers qui permettent de financer ces investissements et d’amortir le coût, et donc d’en faire un opex plutôt qu’un capex.

M.P. : On sait que les thermopompes ont un rendement qui varie en fonction des températures. Avec la géothermie, on n’est pas influencé par les températures extérieures, ce qui conduit à un rendement plus stable c’est bien cela?

N.T. : Oui effectivement, on obtient un rendement pratiquement égal à l’année et c’est l’un des grands avantages de cette technologie. Globalement, c’est deux fois plus performant qu’une thermopompe extérieure et trois fois plus performant que le tout électrique. Donc, par exemple, ce qui a coûté 2 000$ avec une thermopompe extérieure ou 3 000$ via un système électrique reviendrait à 1 000$ avec une thermopompe géothermique.

M.P. : Physiquement on parle quand même de grosses installations, de gros travaux… est-ce que c’est une application qui a sa place dans un centre-ville?

N.T. : C’est une très bonne question et la réponse est oui, tout à fait, même si ça peut sembler contre-intuitif. Manhattan par exemple est l’une des villes ayant le plus grand nombre de ces systèmes. C’est certain que les travaux impliquent plus de contraintes, mais il faut garder en tête que ce ne sont pas des travaux si longs. On parle de deux à trois semaines, ce qui est peu comparativement à d’autres chantiers. En soi, ce n’est pas pire que de refaire un stationnement extérieur par exemple.

Ce sont des projets qui impliquent plus de collaboration avec les municipalités pour assurer la conformité au cadre règlementaire, mais tout se passe généralement très bien à ce niveau.

La géothermie existe depuis très longtemps et elle a fait ses preuves. Elle est employée dans une multitude de contextes et uniquement en Amérique du Nord, on dénombre plus de 50 000 projets de géothermie chaque année depuis 1965.

Il y a eu moins de projets dans les milieux nordiques toutefois. Nous avons été les premiers à en faire au Canada. C’est donc une technologie moins connue ici, mais les connaissances évoluent très rapidement. Il y a même une nouvelle chaire de recherche sur les tours à colonnes réunissant 35 chercheurs à Polytechnique Montréal afin d’assurer l’évolution et la diffusion des meilleures pratiques dans le domaine.

En tant qu’expert reconnu, Marmott Énergies collabore à plusieurs projets de recherche avec la Polytechnique, Concordia, l’INRS et bientôt McGill. Notre entreprise participe aussi à la publication de plusieurs articles scientifiques et de vulgarisation, et est souvent appelée à déposer des mémoires ou à donner des conférences lors d’événements liés à la géothermie, aux changements climatiques ou à l’efficacité énergétique des bâtiments.

M.P. : Au niveau des risques, ça se passe comment?

N.T. : C’est certain que le risque zéro n’existe pas. Il peut arriver que certaines conditions de forage deviennent tellement difficiles que le forage ne peut avoir lieu. On parle d’environ 1 cas sur 200, donc c’est tout de même rare. Nous connaissons les endroits vulnérables pour ce type de situation. Il est aussi généralement possible d’anticiper les problématiques.

Dans tous les projets de grande envergure, nous procédons toujours à un forage exploratoire pour justement anticiper les risques, évaluer l’arrivée et la quantité d’eau, les longueurs de forage, la capacité thermique du sol, etc. Cette étape sert précisément à identifier les risques possibles. Souvent, tout le volet étude des grands projets est subventionné et cette étape inclut le premier forage exploratoire. C’est très aidant.

M.P. : Donc voilà une approche qui a fait ses preuves et qui se qualifie certainement comme solution dans le processus de décarbonation des immeubles du Québec

N.T. : Absolument. Et nous faisons toutes les investigations nécessaires pour minimiser les risques et optimiser cet investissement pour qu’il soit le plus avantageux possible au niveau des coûts d’exploitation par rapport aux technologies à l’électricité ou autre.

 

Pour en savoir plus sur Marmott Énergies, visitez-les au www.marmottenergies.com

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